Je n'avais encore jamais lu ce livre de Vercors que tous mes cours d'histoire citaient. Et un jour, un exemplaire qui sommeillait dans un chalet du Val d'Hérens s'invita avec moi dans la nuit.
Deux passages m'avaient marqués. D'abord l'effroi qu'éprouve l'officier allemand cultivé, noble et disparu quelque part dans les cendres de Stefan Zweig, lorsque, réuni avec d'autres officiers, il apprend ce qui est en jeu dans cette guerre-là. Il dit que ça ne sera pas possible, qu'il y aura forcément des personnes pour s'insurger, partout. On lui répond "Les rares autres, nous les flattons, nous les endormons" (...) "Nous échangeons leur âme contre un plat de lentilles.".
(L'auteur ne précise pas si ce sont des lentilles corail)
Puis, au-delà de la situation particulière des personnages, cet envol de Vercors qui dit avoir rêvé des camps sans pour autant avoir eu d'informations à leur sujet et ajoute:
Il me semble que c'est tout à fait exact, que nombreux sont ceux qui, d'une manière ou une autre, par les mythes, la poésie, la danse, la pratique intensive du yoga ou je ne sais quoi, en laissant s'épanouir ce qui germait dans leur coeur, ont cherché à vivre là-bas, par-delà le talus. Il me semble également que la seule chose intéressante à faire, c'est d'y vivre, sans s'abîmer totalement dans ces wagons plombés qui nous étouffent aujourd'hui encore.
Voilà, fin de la poésie du dimanche soir!
Peace & Oil & Peace surtout!
Commentaires
Enregistrer un commentaire